J’ai pu m’apercevoir que le format de l’article sur l’art du compliment avait été relativement apprécié et je vous remercie pour tous ces « retweet » et ces « j’aime » icon_smile.gif .

C’est pourquoi je vais faire mon possible pour reprendre ce schéma consistant à chercher le pourquoi, les difficultés puis chercher le comment d’un sujet en terminant sur un cas concret.

Je ne connais personne qui ne se soit jamais plaint, jamais. Pourtant, je rencontre beaucoup de gens qui se plaignent souvent et en font tout un art de vivre. Quelles sont donc les raisons de cette façon d’agir qui nous mène pourtant si rarement à de bons résultats ?

 

Mais pourquoi je passe mon temps à me plaindre ?

 

Lorsqu’un sentiment dérangeant vient faire son apparition, nous sentons en notre être que nous devons agir, faire quelque chose qui serait susceptible de stopper ce sentiment pesant. Cependant, nous ne savons pas toujours quoi faire car l’émotion elle est présente mais quant à l’explication de son origine, elle ne l’est pas toujours.

En fait, ce sentiment provient simplement d’un besoin qui n’est pas assouvi. Votre corps réclame à ce qu’il le soit et vous fait sentir mal jusqu’à ce que vous ayez agi pour le réaliser.

Nous nous plaignons car nous ne supportons pas que nos besoins ne soient pas assouvis et c’est bien normal puisque c’est la définition même des besoins. Il nous arrive selon certains contextes de tenir d’autres personnes pour responsables ou du moins dépendantes de certains de nos besoins et du coup nous nous plaignons à eux.

Mais je n’arrive pas à m’empêcher de me plaindre, c’est tout simplement plus fort que moi!

 

Vous êtes d’accord avec moi si je vous dis qu’il est important de se concentrer sur la réalisation de nos besoins en faisant tout notre possible pour que notre interlocuteur nous aide à le réaliser. Pourtant au lieu de cela, nous nous plaignons et détruisons ainsi la volonté que pourrait avoir notre interlocuteur à nous aider. Au fond, qui aime écouter des jérémiades et que l’on lui fasse des remontrances ?

 

Si on analyse bien l’action que constitue la plainte, on se rend vite compte que nous cherchons à ce que notre interlocuteur ressente le même sentiment que nous.

Nous cherchons à ce qu’il ait de l’empathie à notre égard pour nous soulager et nous dire que nous ne sommes pas tous seuls à supporter cette absence d’assouvissement lié à ce besoin et que nous sommes enfin compris aux yeux de quelqu’un. Cela passe souvent par des remontrances, de la violence, de l’agressivité, de la colère, bref de nombreux moyens pour que le message passe en évacuant simplement nos émotions.

Ce n’est pas pour rien que nous avons ce désir de vengeance lorsque l’on nous fait quelque chose de désagréable. Nous voulons que l’autre souffre comme nous car nous désirons qu’il prenne conscience du sentiment négatif qui est né en nous. Nous cherchons à l’accabler d’un sentiment de culpabilité pour qu’il se rende compte de ce que nous ressentons.

 

En fait la plainte est en fin de compte légitime puisque nous essayons de faire passer un message de détresse pour chercher chez notre interlocuteur de l’empathie. Le vrai problème, c’est que notre façon de procéder met notre fameux interlocuteur dans une situation qu’il lui est difficile de supporter, car il se retrouve dans la nôtre et elle s’avère peu plaisante.

N’oublions jamais à quel point nous sommes des êtres centrés sur nous et égoïstes. Nous sommes prêts à passer de bons moments avec les autres et nous fuyons les mauvais et ceux qui nuisent à notre santé morale même si cela peut les aider. Bien sûr il nous arrive de le faire, mais cela est coûteux et demande de bons rapports à la base.

 

Une tactique pour faire passer le message sans faire partager votre mauvaise humeur

 

Alors je préfère préciser dès maintenant que vous devrez prendre sur vous avant d’y aller sans réfléchir. Vous allez devoir prendre le temps de prendre du recul sur la situation pour éviter d’y aller sur un coup de tête et vous laisser submerger par vos émotions. Le pire étant d’y aller à chaud car vous allez simplement faire comme nous l’avons vu précédemment.

Analysez quels besoins sont à l’origine de votre sensation et essayez de réfléchir aux moyens de les assouvir en rendant votre interlocuteur le moins dépendant vis-à-vis d’eux possible. Si cela est impossible vous allez devoir réfléchir à la façon de lui communiquer vos besoins.

Gardez bien en tête que vous ne pourrez pas communiquer directement une sensation à votre interlocuteur, ou du moins relativement difficilement, et nous le faisons souvent justement sous la forme de plainte. Faites donc l’effort d’analyser quels besoins vous font défaut et exprimez les au mieux.

Bien sûr, c’est un travail qui demande de l’investissement, des efforts de votre part, de prendre sur vous et aussi de mettre de côté votre ego. Et oui l’ego est certainement ce qui entrave le plus notre façon de vivre, d’ailleurs je compte rédiger un article à ce sujet.

 

Et moi, comment je fais si quelqu’un se plaint à moi ?

 

Comme vous avez pu le comprendre, on se plaint toujours dans l’objectif d’amener une personne dans une situation où elle ressent la même chose que nous afin de nous libérer et nous sentir compris. L’idée est donc pour vous de faire preuve d’empathie.

Laissez votre interlocuteur s’exprimer avec toute l’énergie dont il fait preuve pour se plaindre et attendez patiemment qu’il vous laisse parler (Là aussi il faut prendre sur soi et mettre son ego dans sa poche).

Ensuite cherchez les éléments qui, dans son discours semble être un besoin qu’il aimerait voir assouvi et montrez lui que vous ressentez que c’est ce besoin qui n’est pas assouvi chez lui. Cherchez à vous mettre à sa place en cherchant à ressentir la façon dont il perçoit les choses. Faite lui part des retours sur la situation et votre interlocuteur finira par se sentir libéré de cette sensation et pourrait même finir par vous adorer (je ne plaisante pas).

 

Cas pratique : Les grèves de la SNCF

 

J’imagine que tout le monde ou presque doit s’imaginer comment cela se passe les jours de grèves SNCF. Les trains et les métros sont peu nombreux, en retards (voir supprimés) et bondés, les personnes pour vous renseigner peu nombreuses. Du coup les gens ne savent pas quand est-ce qu’ils pourront rentrer. Bref, il existe une tension énorme énervant une grosse partie de la population usant de ce type de transports ainsi que le peu de personnel prêt à vous renseigner.

 

Du coup, il est naturel d’aller vers le moindre agent de renseignement nous plaindre de la difficulté encourue. Pourtant tout le monde sait que le principe de la chaise vide s’applique pendant ces périodes et que la personne à laquelle nous allons nous plaindre ne pourra souvent pas faire grand-chose de plus que nous écouter ou faire preuve d’empathie dans le meilleur des cas.

 

En fin de compte nous nous sentons mal car il règne un sentiment d’insécurité ainsi qu’une peur de ne pas pouvoir gérer son temps correctement. Les 2 besoins inassouvis sont donc l’insécurité et la liberté. Malheureusement ces besoins ne risquent pas en général d’être assouvis puisque c’est le problème même de ce type de grève.

 

En revanche le fait de nous plaindre aux agents SNCF produit 2 choses qui, au final n’arrangent rien.

 

La première c’est que l’agent avec lequel nous discutons en aura vu d’autres et nous dira qu’il fait tout son possible pour nous aider. Seulement voilà, il n’aura pas le désir de s’investir personnellement car en nous plaignant nous l’attaquons directement dans son système de valeur.

 

En second point n’oublions pas que nous dépensons notre énergie à nous plaindre et que cela nous met dans un état de tension encore plus soutenu. Si nous cherchons à communiquer avec ces agents et que nous cherchons vraiment à avancer alors il va falloir prendre sur soi.

 

Profitons plutôt de cette occasion qu’est la grève pour parler avec des gens qui sont dans le même cas que nous et nous verrons que nous pourrons passer facilement de bons moments avec des personnes qui partagent le même sentiment que le nous.

C’est souvent l’occasion de sociabiliser et de faire d’intéressantes rencontres, de parler à des gens que nous ne connaissions pas il y à 2 minutes. Le contact est plus facile que d’ordinaire car nous avons tous envie de vider notre sac. Cela vaut mieux que de passer nos nerf sur des agents SNCF qui de toute manière ne pourront rien faire pour nous.

Qui sait, nous pourrions qui plus est, rencontrer la femme ou l’homme de notre vie…

 

En conclusion

 

Quitte à ne pas savoir comment satisfaire nos besoins, nous cherchons des personnes qui pourraient ressentir la même sensation que nous face à eux.

C’est pour nous les 2 seules façons de nous débarrasser de ces sentiments insupportables. Si nous ne prenons pas de recul sur nos émotions nous finissons par laisser notre ego faire les choix et ainsi choisir la facilité au lieu de ce qui nous rend le plus service.

Avec un peu de prise sur soi et de prise de recul, nous pouvons tous améliorer notre propre situation ainsi que celle des autres. Cherchons à exprimer nos besoins au lieu d’essayer d’exprimer nos émotions sous la forme de plaintes.

 

Et puis au lieu de percevoir le négatif d’une situation, essayons au moins de voir si celle-ci ne pourrait pas nous apportez quelque chose de positif…

N’hésitez pas à nous faire vos remarque dans la zone de commentaires icon_smile.gif

Axel